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André Derain, homme et artiste, a marqué son époque et les personnes qui l’entouraient. Qualifié de « titan » par l’auteur Michel Charzat, le peintre reste une figure incontournable de l’art du XXème siècle.

Le créateur du fauvisme avec Matisse et Vlaminck

André Derain expérimente son art avec d’autres artistes de renom tels que Henri Matisse et Maurice de Vlaminck. En 1905, il séjourne avec Matisse à Collioure et découvre une nouvelle conception de la lumière, Derain parlera de « l’épreuve du feu ». Leur travail commun donne naissance à un nouveau mouvement artistique, le fauvisme, courant majeur du XXème siècle qui se traduit par une simplification des formes et des couleurs vives.


André Derain produit une trentaine de peintures et une vingtaine de dessins ; une quantité considérable pour une période de quelques mois. Grâce à cette révolution picturale, il accède au rang de peintre d’avant-garde et bouleverse les codes de la peinture.

Mais d’où vient le terme fauvisme ? Durant le Salon d’Automne de 1905, les toiles de Derain, Matisse ou encore Manguin sont exposées. Un buste placé au centre de la pièce fait alors écrire au critique Louis Vauxcelles : « C’est Donatello parmi les fauves ! »

Un peintre touche-à-tout

André Derain se révèle au monde de l’art avec le fauvisme ; cependant, ce courant artistique ne reflète pas la carrière du maître. C’est un touche-à-tout qui expérimente des approches très variées. Il ne rentre dans aucune case et est en constante évolution. Ses choix artistiques ne sont alors jamais strictement définis.


Il évolue, avec ses amis Braque et Picasso, vers la période cubiste pour finalement abandonner quelques années plus tard. Il travers alors une période gothique, influencée par les primitifs italiens. L’art africain le pousse également à essayer de nouveaux modes de représentation dans ses œuvres ; cette influence se ressent notamment dans sa manière de construire les traits du visage. Après la Première Guerre mondiale, Derain se rapproche de la peinture ancienne et des maîtres français, retournant à un certain classicisme


Mais André Derain est également un illustrateur et réalise des gravures pour des projets incontournables tels que l’Enchanteur Pourrissant de Guillaume Apollinaire, le Satyricon de Pétrone et le Pantagruel de Rabelais. 


Dès 1919, le peintre est attiré par l’art dramatique. Tout au long de sa vie, il réalise les décors et costumes de nombreux ballets. Entre autres : La Boutique Fantasque, en 1919, sur une musique de Gioachino Rossini et une chorégraphie de Léonide Massine ; Songes et Fastes, en 1933 ; Mam’zelle Angot, en 1947 ou encore Le Barbier de Séville, en 1953.
 

Sa maison à Chambourcy

Repérée par Alice en 1935 et achetée par le couple dans la foulée, la Roseraie devient son lieu de vie et de travail. André Derain y accueille de nombreux artistes connus tels que Georges Braque, Balthus, Alberto Giacometti, André Dunoyer de Segonzac, Pierre Reverdy, Louise de Vilmorin, Elise et Marcel Jouhandeau, Edmonde Charles Roux, Paul Poiret, Henri Sauguet, Jean Renoir ou encore Ambroise Vollard.
 

Sa petite-nièce, Javotte, qui a vécu au sein de cette maison se souvient : « Je me souviens des séances de pose dans l’atelier au premier étage. Mon oncle a effectué plusieurs portraits de moi, l’un a été vendu et l’autre recouvert. Il n’était sans doute pas satisfait du résultat. Il m’avait fait poser de la même façon que ma mère pour son portrait qui est à l’Orangerie et qui, lui, est une merveille. Dans ma tête d’enfant, sa voix sortant d’un si grand corps m’impressionnait, tel celle d’un ogre débonnaire. »

Après la Seconde Guerre mondiale, André Derain s’enferme dans la solitude à Chambourcy, mais reste malgré tout entouré de ses proches. Il décède le 8 septembre 1954 des suites d'un accident de voiture à Garches.

Ils parlent de lui...

« C’est Derain, un bel Artiste, qui préconçut le premier le cubisme, 
mais il se teint éloigné de ses excès » 
Le Corbusier

« Derain est un inventeur, un découvreur […] c’est un aventurier de l’art,
le Christophe Colomb de l’Art Moderne » 
Gertrude Stein

« Derain est le peintre qui me passionne le plus, qui m’a le plus apporté 
et le plus appris depuis Cézanne, il est pour moi le plus audacieux. » 
Alberto Giacometti

« Le cubisme de Picasso a pris naissance d’un mouvement qui sort de Derain. » 
Apollinaire

« C’est Derain, le grand génie du XXème siècle. » 
André Malraux

« Je ne dirai rien sinon qu’il était, à mon avis, le plus grand peintre de notre époque et, pour moi, un ami merveilleux. C’était l’homme universel et comme les gens de la Renaissance, il pouvait parler de littérature, de musique, d’agriculture, de machines textiles, et ses idées sur toutes choses étaient originales et fécondes. Nous ressentons durement la mort d’André Derain mais son œuvre gardera toujours le même rayonnement. Je m’honore d’avoir pu, grâce à son amitié, garder en France une partie de son œuvre. » 
Pierre Lévy